Le libéralisme, cet excitant qui tue

Publié le par PL

   Le libéralisme énerve, le libéralisme excite ; et pas seulement ceux qui le subissent. Ceux qui le prônent, ceux qui l'incarnent, sont les premiers soumis à ses effets. Il suffit d’écouter deux des plus grands chantres du libéralisme français : le discours devient saccadé, le locuteur éructe ses certitudes, les éclats de voix fusent tels les éclats métalliques d’une grenade à fragmentation vers les auditeurs.

   A tout saigneur (du social) tout honneur, Nicolas Sarkozy tout d'abord : on pourrait disserter des heures sur son énervement chronique, ses migraines à répétition, ses discours tonitruants, ses injonctions définitives… Mais parlons plutôt de ce qui va mieux, car il va mieux : depuis que Nicolas Sarkozy est de gauche, qu’il cite Jaurès et Mitterrand (quoiqu’à tort), son ton est devenu bienveillant, son élocution plus fluide ; et tant mieux pour sa santé.

   Le second spécimen est bien connu des auditeurs matutinaux de France-Inter : Jean-Marc Sylvestre, thuriféraire professionnel du libéralisme conquérant, grand pourfendeur des «avantages acquis qui pèsent sur la liberté d’entreprendre».

   On le sait donc maintenant, le libéralisme est dangereux pour leur santé, l’état d’excitation qu’il produit favorise la production de cholestérol LDL, le mauvais, celui qui bouche les artères et provoque maladies cardio-vasculaires et AVC. Jean-Marc Sylvestre en a d’ailleurs fait les frais puisque cela lui a valu une opération à cœur ouvert.

   Ce que l’on savait moins, et qui devient accepté par la communauté scientifique, est qu’il existe un libéralisme passif, qui n’affecte donc plus seulement celui qui pratique à qui mieux mieux l’évangélisation intensive des foules, mais aussi ceux qui la reçoive, qu’ils soient consentants ou pas. Toute personne qui aura fait l’expérience d’allumer son poste de radio sur France-Inter à sept heures vingt, à demi réveillée dans la douce chaleur de son lit, a pu expérimenter les effets du libéralisme passif : tout d’abord une montée du rythme cardiaque, suivi d’une crispation compulsive de la mâchoire, le tout agrémenté d’une douleur à l’estomac proche de celle ressentie par l’absorption à jeun d’un verre de citron.

   Le libéralisme énerve, le libéralisme excite, le libéralisme provoque des maladies graves, le libéralisme nuit gravement à la santé, le libéralisme tue : il faut interdire le libéralisme !

Publié dans leplec

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