Bon vote !
C’était le vendredi 19 avril 2002 vers 19h ; il m’a demandé pour qui j’allais voter puis il m’a annoncé qu’il avait décidé de voter Mamère au premier tour et Jospin au second ; ma réponse était malheureusement prémonitoire : « c’est comme cela qu’on va se retrouver avec Le Pen et Chirac au second tour ». Il s’en souvient encore ; et dimanche prochain, lui, il votera Ségolène Royal.
Il y a quelques mois, quand la candidate du PS a réussi à mettre dans sa poche les Radicaux et Chevènement, on pouvait raisonnablement penser que le scénario du 21 avril 2002 n’était plus possible. Puis Bayrou est arrivé, sans se presser, le grand Bayrou, le beau Bayrou, avec ses chevaux et son grand bagou, avec son tracteur et son programme passe-partout... A lui seul, il a remplacé Taubira et Chevènement chez les électeurs de gauche ; en captant ces voix, il pourrait éliminer Ségolène Royal et être présent au second tour ; et, d’après les sondages, battre Sarkozy au second tour.
Mais j’ai ces jours-ci un doute qui n’avait jusque là qu’effleuré mes pensées : et si, finalement, il n’était pas qualifié – disons qu’il fasse un très bon score, mais qu’il n’obtienne que 19 % – et si, contrairement à ce qui est annoncé par les sondages, Le Pen prenait plus de voix que prévu à Sarkozy – et qu’il atteigne un bon 20 % – et s’il ne manquait que quelques voix à Ségolène Royal – celles passées chez le sexy-centriste – pour être au second tour ?
Aucun risque. Beaucoup de si. Pas réaliste. Aucun sondage ne prévoit cela. Aucun risque.
Bon vote !