A chacun sa diète

Publié le par PL

Revoilà la rentrée, son cortège d’enfants en pleurs, de mamans inquiètes et de profs angoissés. Rentrée des classes pour les plus jeunes, rentrée des crasses au PS, rentrée des craques pour ceux qui nous gouvernent et rentrée des claques pour tous les autres.

Mais revenons à ces vacances d’été, et à notre lapin Duracell. Reconnaissons-le, il y a de nombreux avantages à partir à l’étranger, même lorsque ce n’est pas à l’autre bout du monde. Outre le dépaysement, et, selon la destination, l’assurance de trouver chaleur et soleil, parmi les découvertes inattendues il en est une qu’il faut noter, étonnante, déroutante : on n’y parle jamais de notre Guide à la télé ; ce qui fait de lui, aussi surprenant que cela puisse paraître, une simple vedette très locale, un peu comme son ami Johnny. Absence étourdissante, diète salutaire qui laisse au début un grand vide, comme une sorte de manque créé par l’abstinence d’une drogue trop régulièrement assimilée ; puis les effets bienfaisants apparaissent au fil des jours : quiétude, sérénité, insouciance ; et même une amélioration de l’état de la peau et du teint, bien supérieure à celle obtenue par l’absorption quotidienne de yaourt à la mode.

Retour dans notre droite France, il est en vacances, on devrait pouvoir souffler encore un peu. Le « …colas Sarkozy » qui sort du haut-parleur au moment même où l’on appuie sur le bouton « marche » de la radio prouve bien vite le contraire.  S’il n’est pas allé, entre un jogging et une balade en canoë, à l’enterrement de Serrault (pas assez sérieux ? Trop marqué par la cage aux folles ?), ni à celui de Bergman (pas français et en plus ils n’étaient qu’une dizaine à regarder la diffusion de Sarabande en VO suédoise sur Arte, et huit se sont endormis), il ne pouvait manquer celui de Lustiger, les Français, du moins ceux d’obédiences chrétienne et juive, ne l’auraient pas compris. Il a donc sacrifié ses vacances et fait l’aller-retour Etats-Unis–France en un temps record, crachant au passage plusieurs tonnes de CO2 qui auraient dû faire frémir Borloo. On a pu ainsi le voir chanter des cantiques, ou du moins articuler les paroles, comme un de ces enfants de cœur qui « fait semblant » en égrenant les minutes qui le séparent de la délivrance. A la sortie, même Guy Gilbert, le « prêtre chez les loubards » a asséné que oui « Nicolas c’est un type vachement bien ». Bref, le héros n’était pas le macchabée mais notre premier fossoyeur.

Il restait pourtant quelques fidèles qui n’étaient venus que pour rendre hommage au disparu. L’une d’entre eux déclama d’une voix passionnée sur France Inter son amour pour cet homme qui l’avait tant aidée « dans sa quête de Dieu ». On ne pouvait s’empêcher d’entendre résonner dans cette déclaration toute la portée de la contrepèterie, et l’on comprenait alors bien mieux son désarroi.

Et pendant ce temps, claquant des talonnettes sur le parvis de Notre Dame, Supernico s’envolait vers son destin de petit maître du vieux monde, à la rencontre du grand maître du nouveau. Mais, quand au petit matin de ce dimanche il alla frapper à la porte de la chambre de Cécilia (oui, parce que vu la taille de la villa, on peut supposer qu’ils avaient chacun la leur..), il n’aperçut pas immédiatement l’inscription qu’elle avait tracée sur l’huis du bout de son doigt trempé, dit-on, dans les sécrétions de son angine blanche : « Homard m’a tuer » (que l’on peut traduire approximativement par : « vas manger ton homard chez les Bush tout seul ») ; et notre Guide dû se rendre seul au repas tant attendu, laissant sa dulcinée à la triste diète imposée par sa gorge douloureuse. Bien heureusement, Dieu et Prada vinrent rapidement au secours de notre sainte dame qui put, dès le lendemain, vaquer à ses occupations favorites.

Après les nombreuses agitations affectées auprès des diverses victimes qui suivirent le retour au pays – bien  trop longues à énumérer ici – revoilà donc la rentrée, son cortège d’enfants en pleurs…

Heureux enfants pourtant qui seront les seuls à avoir le droit de travailler moins ; n’est-ce pas là leur donner de mauvaises habitudes ? Ah... j’oubliais... l’Education Nationale aussi est à la diète !

Publié dans leplec

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