Prise d’otages
Une nouvelle fois, la France est prise en otage. Les écoles refusent nos chères têtes blondes et même les brunes. Les trains et les métros restent à quai, les lettres dans leur boîte et France Inter a bâillonné Cerise, nous privant ainsi de son racolage actif autorisé par la loi.
Les Français qui font grève marchent ; ceux qui vont travailler aussi, et c’est bon pour leur santé et donc pour la sécu.
Comme l’a dit Eric Woerth sur France Inter, entre deux interventions de Cerise, « il faudrait que les Français soient plus solidaires [du fait de la crise] ». Ils se tiennent les coudes, dans les manifs, et en ont assez d’être solidaires de leurs banquiers qui les ont interdits de chéquiers pour cinquante Euros de découvert.
Prise d’otage donc, ne manquera pas de commenter le savoureux Jean-Pierre Pernaut. Il faudra lui faire remarquer que, pour la première fois, nous détenons un portrait robot assez précis du responsable de la prise d’otage. Il est petit mais, comme il n’aime pas cela, il se surélève dès que possible à l’aide de substituts divers à son manque de grandeur : talonnettes, estrades, marches et autres artifices. Animé de tics nerveux et de mouvements désordonnés des bras et des épaules, qui dénotent un désordre psychologique relevé par des journalistes sérieux, il adore tancer à tout va. Il se déplace très vite, parle très vite et plutôt mal. C’est une sorte de croisement entre Speedy Gonzales, pour la vitesse, et Droopy, pour le don d’ubiquité. S’il est fort avec les faibles et faible avec les forts, ce sont pourtant les premiers qui l’ont désigné.
C’est pénible une grève ! Ecrivais-je il y a un an et demi. A l’époque, 70% des Français étaient pour la réduction de leurs effets. Le même pourcentage de ces mêmes Français supporte le mouvement d’aujourd’hui. Et, rappelons-le, 53 % ont voté pour le preneur d’otage en chef.